Malta, de Gozo à Comino

Pour la Toussain, pas de citrouille, de bonbons, de déguisements, MAIS une expédition à Malte, sous le soleil et la chaleur d'un mois de novembre maltais !

Départ le mercredi 31 octobre, et retour le vendredi 2 novembre.

* On est partis à 8 : Alexandra, Tobi et Hale que nous avions rencontrés à Nicolosi et qui font leur volontariat dans l'environnement à Bronte, Emir qui fait son volontariat à Mussomeli, Alicia et Orestes qui habitent avec moi et enfin Alexandre, un ami du Limousin en vacances :)

* Le projet de partir à Malte s'était amorcé fin septembre et nous avons finalisés le programme deux jours avant de partir, je précise que ce sont les deux espagnols (Ali et Ore) qui ont presque tout fait ! Je m'explique, Alicia avait une amie qui était déjà partie à Malte du coup elle l'a aiguillonnée dans les lieux à visiter. Etant donné qu'Alexandre avait son avion de Palerme qui partait le samedi matin, lui et moi ne sommes restés que 2 jours complets à Malte, tandis que les autres sont restés jusqu'à dimanche matin. Du coup Ali et Ore avaient prévu que l'on voit les plus belles choses le jeudi et le vendredi, histoire que l'on profite à fond les ballons !

Pour faire un brève résumé de notre trajet : 

-Mercredi :Départ de l'aéroport de Trapani (à l'ouest de la Sicile) mercredi à 14h, arrivé vers 15h à l'aéroport de Luqa. On a pris un bus jusqu'à Ic-Cirkewwa, au nord de l'île principale pour prendre le ferry direction Mgarr, sur l'île de Gozo. Arrivés là-bas on a posé nos bagages dans l'hôtel que nous avions réservés. 

-Jeudi : Bus pour aller à Victoria puis pour aller à "Azur Window" puis pour aller aux temples Ggantija puis pour pour faire trempette sur une plage magnifique à l'est de Gozo.

-Vendredi : Taxi ferry de Mgarr jusqu'à la réserve naturelle de Comino "Blue Lagon", et reprise du taxi ferry pour se rendre à Ic-Cirkewwa, bus pour aller à St Julian's et enfin bus pour aller à l'aéroport.

Je ne sais pas vous mais moi je ne savais pas qu'il y avait 3 îles à Malte ! 

Je pensais à la plus grosse et basta, mais non ! 

Sachant qu'il y a sans doute plus de choses à voir sur Gozo et Comino,  au niveau des paysages naturels et des réserves naturelles.

Arrivée à Malte le mercredi, temps plutôt maussade mais pas froid. Première impression : on parle anglais et les gens roulent le volant à droite ! Malte a été pendant très longtemps (plus d'un siècle et demi) une colonie anglaise, du coup les maltais ont gardé plusieurs traditions britanniques, et on l'a beaucoup retrouvé dans les villes maltaises. Pour faire un bref état de la situation maltaise : 

Malte s'est réellement délivrée de la tutelle anglaise en 1974 en proclamant une république et en élisant un président à la tête de ce nouvel état insulaire. Malte est le plus petit état de l'Union Européenne et a pris l'€uro comme monnaie en 2008.

Il y a deux langues officielles à Malte : l'anglais et le maltais, mais le maltais est vraiment reconnu comme langue nationale et plus de 96% de la population le parlent (c'est pas comme notre patois limousin). D'après wikipédia "L'origine de la langue est l'arabe ifriqiyen relexifié à partir de superstrats italien, sicilien dans une moindre mesure français et plus récemment anglais", vous n'y comprenez rien? moi non plus ! En gros la langue maltaise est une langue sémitique (groupe de langues parlées au Proche et Moyen Orient ainsi qu'en Afrique du nord) ou encore siculo-arabe, c'est-à-dire que le maltais fait partie de nombreux dialectes arabes. 

On s'est amusé à découvrir que pour dire "bienvenue" ou encore "bonjour", ils disent "Merħba" (remarquez la particularité du "H" maltais : " Ħ "), soit à peu près pareil que  "bonjour" en turc : "Merheba"! Bon vous imaginez bien que quand on voulait demander un renseignement on leur demandait soit en anglais soit en italien, car l'italien est bien parlé.

Hôtel San Joseph où nous avons passé 2 nuits, ambiance halloween assurée !

Après être resté 15 petite minutes dans le ferry Ic-Cirkewwa > Mgarr, nous nous sommes rendus dans notre hôtel à pied.  Arrivés devant on a ressenti une étrange sensation, comme si les ténèbres et les fantômes de toute la ville venaient nous submerger. Ce n'est presque pas une caricature. L'atmosphère qui y régnait, les vieilles salles, les vieux fauteuils roulants,  les espèces de dortoirs avec douche et toilettes côte-à-côte, les multiples images de Jésus et de Marie, les cheminées en pierre apparente, le berceau en vieux bois à côté de notre chambre, la salle de la cuisine décorée par un immense poster-peint représentant un paysage de montagne, le maître d'hôtel très silencieux et distant (parfait pour une réadaptation du monstre de Frankenstein)... tout ça faisait très manoir hanté... mais ça avait quelque chose de charmant et parfait pour une soirée du 31 octobre !! 

Et puis il y avait quand même de bons côtés comme cette superbe vue sur la mer (ci-dessous), le prix (26€ pour 2 nuits, petit dej' compris!!), l'emplacement, la salle de billard-vieux baby foot avec des joueurs sans tête...

Jeudi matin il était prévu que l'on aille d'abord visiter Victoria, la "capitale" de Gozo. On se sentait presque comme en Angleterre ! Les maisons et immeubles typiques maltais m'ont fait pensé aux petites maisons que j'avais vu à Abingdon, à côté d'Oxford, avec des avancées de fenêtres au premier étage.    Et puis il y avaient les traditionnelles cabines téléphoniques rouges dans lesquelles nous n'avons pas manqué de prendre quelques  photos clichées :). Bon on sentait quand même bien que l'on n'était pas en Angleterre, déjà il faisait 30° avec un grand soleil, il y avaient des palmiers aux quatre coins des rues et  puis il y avait cette ambiance méditerranéenne que l'on ne retrouve certainement pas en Angleterre ^^.

Victoria ou la nouvelle Angleterre

La Citadelle de Victoria

Surplombant la ville, on voyait une grande forteresse, la citadelle de Victoria (appelée Rabat auparavant). 

La Citadelle de Gozo doit ses racines à l'époque médiévale, mais la colline fut attaquée et investie dès l'ère du néolithique. Pendant des siècles, la Citadelle servit d'abri contre les attaques lancées par les corsaires barbares et les Sarrasins. Plusieurs fois dans l'histoire de Gozo, la population fut réduite en esclavage par ces assaillants.

Après le Grand Siège de 1565, les Chevaliers la re-consolidèrent afin d'en faire un refuge défensif en cas de nouvelle attaque. Jusqu'en 1637, une loi contraignait même la population de Gozo à passer ses nuits dans l'enceinte de la Citadelle, pour sa propre sécurité. Ce n'est que plus tard, en des temps plus pacifiques, que cette restriction fut levée et que la population s'installa derrière les fortifications, créant la ville prospère de Rabat, aujourd'hui connue sous le nom de Victoria.

Alors que l'on faisait l'ascension des marches pour accéder au niveau le plus haut on ne voyait que le ciel bleu sans aucun nuage, sans aucun signe de vie. Arrivés en haut, nous étions sur une esplanade immense et vide de monde qui nous offrait un paysage à couper le souffle ! L'île s'ouvrait à nous et on pouvait décerner ses contours de chaque côté avec la mer à l'horizon. Alors que nos pupilles se régalaient, deux hommes ont commencé à jouer du tam-tam sur l'esplanade, je me suis sentie vraiment vibrer, "nous nous sentions ivres d'exister" (cf : Passagère du Silence, Fabienne Verdier).

Alex, Tobi et Orestes

Les deux Alex

Alicia, dans l'ancienne réserve à nourriture aux des parois terreuses.

Et maintenant... voici Azur Window. 

Sans doute le paysage le plus spectaculaire et le plus surprenant que je n'ai jamais vu ! Azur Window est une formation rocheuse naturelle de l'archipel qui se trouve à Dwerja , aux côtés de la Mer Intérieure et du rocher Fungus. La Fenêtre d'Azur, au bout de la falaise, est une porte géante à travers laquelle on peut admirer l'étendue de bleu de la mer au delà de la falaise. Si elle porte le nom de "Fenêtre d'azur" c'est du fait du bleu intense de la mer, turquoise et transparente. C'est de toute beauté ! A couper le souffle encore une fois...

Temples paléolithiques remontant à 5600 avant JC

Les temples Ġgantija, toujours sur l'île de Gozo, remonteraient à 3600 ans avant JC et seraient donc plus anciens que les pyramides d'Egypte. Sur le peu d'explications fournies auxquelles nous avions droit sur le lieu, ils suggéraient qu'autrefois, on célébrait le culte de la fertilité. En maltais, Ggantija signifie la tour des géants, et selon la légende, seuls des géants auraient pu édifier ces temples, en raison de la taille des mégalithes qui les composent.

 

Après ce petit rendez vous avec nos ancêtres paléolithiques, nous avons voulu aller nous baigner sur une plage, à l'est de Gozo. On ne pouvait quand même pas quitter Malte sans s'être baigné (d'autant plus un 1er novembre !) Le vent commençait à sa lever mais tant pis, on est des fous (du moins trois d'entre nous ^^). Bon il faut savoir que sur 20 mètres d'eau, lorsque nous plongions nos mains dans l'eau, on en ressortait avec deux kilos d'algues, et quand une vague venait nous submerger, on avait pleins d'algues coincées dans le slip de maillot de bain. Cette petite baignade était bien agréable mais il faisait un peu frisqué quand même, du coup on s'est amusé à prendre plusieurs photos de nous entrain de sauter en même temps (on a du mettre 45min à refaire la même photo car tout le monde ne sautait pas en même temps). On a fait des petits clins d'oeil à Jumilhac, St Yrieix, Limoges ou encore le village de la grand-mère d'Alex en les écrivant sur le sable. Comme dirait Amélie "On pose les pieds sur tous les territoires du monde ! Un jour les Jumilhacois peupleront le monde" !!

Orestes, moi, Alicia, Alex, Emir, Alex et Tobi

Ile de Comino, le Blue Lagon, réserve naturelle paradisiaque

Vendredi matin, frais comme des gardons, nous quittions le manoir hanté pour nous diriger vers le port de Mgarr. Sur la route on a croisé le chemin d'un homme qui nous a invité à prendre son taxi-ferry pour rejoindre l'île de Comino (son nom vient du mot cumin, une des rares plantes qui parvient à croître sur un sol aride), et le Blue Lagon, une réserve naturelle de rêve. Pour 10€ nous pouvions aller sur l'île de Comino, profiter du paysage et de la mer et reprendre le ferry vers 15h pour faire un tour dans les caverne aux bords des falaises et revenir sur l'île de Malte. Sur le taxi-ferry nous étions une petite dizaine, parfait pour profiter pleinement du paysage et de l'eau de mer salée qui venait nous lécher le visage à chaque accélération. Arrivés sur l'île, on ne pouvait pas s'empêcher d'ouvrir la bouche, l'air un peu bêbête, devant la beauté paradisiaque du lieu où l'on venait d'échouer. On a commencé pas marcher pendant une bonne heure sur l'île afin de trouver un petit coin tranquille où nous pourrions passer l'après midi. 

Trouvé ! 

Malheureusement, une petite heure après s'être prélassés, seuls dans cette eau du Paradis, un énorme ferry est venu accoster à une vingtaine de mètres de nous, déchargeant son bétail. Nous nous sommes donc fait envahir par une centaine de touristes européens, dont quelques uns qui sont venus profiter du rocher que l'on avait trouvé. Tant pis ! Ça ne nous a pas empêché de plonger, sauter, nager, chasser le poisson et autre fantaisie. Non, en vérité il n'y avait aucun poissons ! Juste des rochers, du sable blanc dans le fond marin et quelques oursins. :)

Une des cavernes que nous avons frôlé avec le ferry-taxi.

Alicia, Alex, Ore et Hale sur le ferry- taxi, à fond les ballons !!

En route (en mer?) direction le port de St Julian's, à quelques kms de La Valette, sur l'île de Malte. Dernière petite heure avant de repartir vers la Sicile, on en a profité pour rester un peu au port de St Julian's. Il devait être 17h, et les couleurs du port étaient magnifiques avec la lumière du ciel !!

Tobi et Alicia, prêts pour le départ

Le départ était imminent, on a eu à peine le temps de dire au revoir aux autres que le bus était déjà arrivé pour nous amener à l'aéroport de Luqa. Arrivés là-bas on a attendu peut être 5 min avant de se diriger vers la douane et vers l'avion, qui est parti avec 20 min d'avance !! Non mais vous y croyez?? On a vraiment eu l'impression que Malte ne voulait plus de nous et nous expédiez aussi vite que possible vers un autre rivage, plus italien. Il était prévu que nous attendions 3 heures le bus qui nous amènerait de l'aéroport de Trapani vers Palerme (1h30), mais avec Alex on avait un peu la flemme d'attendre autant (et de payer le bus, que voulez vous nous sommes de pauvres volontaires et étudiants sans sous), du coup on s'est dit "Pourquoi ne pas tenter l’auto-stop?" aussitôt dit aussitôt fait. Dans l'avion, Alex gribouillait un Palermo sur une feuille blanche et aussitôt atterris  nous nous dirigions vers la sortie des voitures de l'aéroport. Malgré nos sourires, nos danses, nos chants (les Beatles, c'est pour vous), nous n'avons récoltés que quelques sourires et quelques "coucou! désolé mais nous n'allons pas à Palermo". Nous avons donc attendu, la queue entre les jambes. 

Arrivés à Palerme à 1h15 du matin, après avoir regardés les 1800 photos d'Alex dans l'avion et dans le bus. On avait un peu envie de faire demi tour, prendre le premier avion direction Malte, s'accrocher à un palmier et y rester encore quelques jours, ou encore se scotcher à la falaise de la Fenêtre Azur et en prendre encore plein les mirettes. Mais non, c'était peu réalisable.

Ce fut un voyage merveilleux, extraordinaire, fabuleux, fantastique, féerique, incroyable, magique, inouï, époustouflant, remarquable. 

(oui j'ai cherché les synonymes de "merveilleux" Marion ;))