dimanche 18 novembre 2012

Découvertes et expressions

Ciao !

Cela fait maintenant 2 mois et demi que je suis en Sicile. Un de mes objectifs de cette année était de faire le maximum de choses, d'activités que je n'avais encore jamais essayé
Chek le yoga, le théâtre créatif, fabriquer une Trinacria en argile, regarder un film chilien avec des sous-titres italien à l'institut Cerventès (centre culturel des mondes hispaniques), écouter de la musique estonienne (Ewert and the two dragons, voir vidéo :), manger des chocolats estoniens (l'Estonie est un peu notre Belgique, grande productrice de chocolat!), discuter avec un sicilien accordéoniste et qui a fait un concert dans la salle de concert à Paris où j'avais vu le groupe de Kleizmer dont il reprenait quelques chansons, manger mes pâtes avec du yaourt mélangé avec du ketchup (grande spécialité turque !), manger sénégalais (pour 3€), essayer de parler hongrois (échec), apprendre le trou du cul à un turc, une estonienne et une polonaise et rire de les entendre prononcer le nom du jeu, apprendre pleins de jeux de cartes espagnols-italien (la scopa) et turcs (un mélange de belotte et de tarot), faire des jeux de rôles et de devinette (que je ne peux pas expliquer maintenant, ça perdrait toute leur magie :), voir un opéra français de Maurice Ravel "L'heure espagnole" et "L'enfant et les Sortilèges" au Théâtre Massimo en n'y comprenant pas plus que si je voyais un opéra allemand,
 regarder des pêcheurs faire leur filet de pêche, apprécier les choux fris et entourés de panure, entendre du maltais, se faire draguer par un jamaïcain, parlant italien, de la manière suivante "Tu es un ange qui est tombé sur Terre, mais à part un bout de ton jean déchiré tu n'a pas une seule égratignure. Tes yeux sont magnifiques, je pourrais lire dedans" j'ai bien ris; trouver des habits à ma taille et à mon goût dans la rue (sur le trottoir, sur un banc public, ou sur la route, ici c'est Alice au Pays des Merveilles, il suffit de ne pas y penser et tu trouves ce dont tu as besoin dans la rue, c'est assez magique), parler de Toulouse et de la Suisse avec un russe, faire de la danse thérapie et participer à la réunion de valuation avec une grille d'observation bien précise (par exemple : quelle partie du corps la jeune fille bouge le plus, le moins, dans quelle direction s'oriente elle le plus, si elle occupe bien son espace personnel...passionnant), prendre des cours de danse africaine, enfin commencer à lire le Seigneur des Anneaux sous la lumière d'un lampadaire devant la cathédrale, sauter d'une liane comme Tarzan, se baigner dans la mer un 1er novembre, raser et couper les cheveux de mes colloc et laisser une copine couper mes cheveux, se sentir plus proche de conflit israélo-palestinien en écoutant les explications d'un palestinien venu à mon centre, être paranoïaque au point de voir des mafieux dans tous les hommes en costume  ...

Sculpture Liberté de Philadelphie, en Pennsylvanie par Zénos Frudakis
Je me suis découverte une nouvelle passion : la danse mais pas n'importe laquelle : la danse thérapie et la danse africaine.  L'expression corporelle, le mouvement, le langage des gestes, du corps ondulant au rythme de la musique... 
La Danse, Matisse.
Je fais de la danse thérapie dans mon centre, chaque vendredi soir pendant 1h, avec 3 adolescentes de 13ans qui ont certains problèmes, Daniela (docteur en psychologie et spécialiste de la danse thérapie, elle parle couramment français) et Mariolina (adulte qui prend des cours de danse thérapie). A chaque séance, nous faisons plusieurs mouvements, on commence par des échanger une balle en disant nos noms, au rythme de la musique, puis on fait des massages soit sur soi-même, pour prendre conscience de chaque partie de notre corps, soit en couple et là on doit masser l'autre en restant bien concentré sur l'activité (la concentration est un des élément essentiels de la séance de danse thérapie car les adolescentes ont un gros problème de concentration et d'attention). La séance se poursuit et peut se décliner en plusieurs points : soit bouger chaque partie de son corps en prenant des positions fantastiques, soit par exemple bouger seulement sa tête, aller rencontrer une autre personne et lui toucher une partie du corps qu'elle doit alors bouger. Le but de la danse thérapie n'est pas d'apprendre des pas de danse, mais de prendre conscience de notre corps, de l'accepter, de lui faire du bien, car si notre enveloppe corporelle se sent bien et si chaque muscle arrive à se détendre grâce à un gros travail de respiration, notre "mental", notre "état d'esprit" s'en portera mieux. Hier soir j'ai regardé "Dirty Dancing 2" et un homme disait "quand tu danses tu te découvres, tu vois vraiment qui tu veux être", c'est un cubain qui disait ça à la protagoniste américaine. Ce film n'est certes pas une révélation, mais j'étais assez d'accord avec ce qu'il disait (en lien avec l'histoire des cubain qui avant étaient esclaves, quand ils dansaient c'était le seul moment où ils pouvaient être libre, où ils pouvaient être eux-mêmes).

Dance of the twi'lek slave girl
En ce qui concerne la danse africaine, ça nous ait venu assez naturellement. Quand je parle de nous je parle d'Anu et de Mariel (les deux estoniennes). On a commencé à vouloir en faire après être aller manger dans un restaurant sénégalais et après vu Youssoupha (mon mentor) danser avec d'autres amis ! Notre premier cours de danse africaine était avec Doudou, un ami de Youssou qui donne des cours de danse sénégalaise et de djembé. Autant vous dire qu'en 2 heure on a pu souffler qu'à la fin ! C'était super intensif (si vous voulez un exemple de danse africaine : https://www.youtube.com/watch?v=Oe6XpW9OtCg&feature=endscreen&NR=1). Mais ça fait un bien fou ! Doudou nous a expliqué l'histoire des danses que l'on faisait. Car au Sénégal, comme dans beaucoup d'autres pays africains, la danse fait partie du quotidien et chaque pas symbolise un acte social. Par exemple nous dansions les femmes allant chercher de l'eau au puit du village, puis revenant dans leur maison et dansant avec les hommes. 
Le deuxième cours de danse africaine que l'on a pris était très différent du premier. Déjà la prof était sicilienne et non sénégalaise. Ensuite il y avaient deux personnes qui jouaient de djembé pour nous donner le rythme, alors que la première fois on écoutait un cd (grande différence). On se sentait beaucoup plus vibrer au rythme du djembé, surtout quand ils accéléraient ! La danse africaine vient assez naturellement, dans le sens où l'on ressent, ou non, le rythme envahir tout notre corps. A un moment on arrive à une sorte de transe, on ne répond plus de personne, notre corps se libère complètement et fait des mouvements dont nous ne nous savions même pas capables. Et le lendemain, on se dit "ah tiens j'ai un muscle là?" parce qu'on ne ressort pas indemne d'un tel exercice! 

" Tout ce qui pèse doit s'alléger,
tout corps devenir danseur,
tout esprit oiseau. "
Friedrich Nietzsche


2 commentaires:

  1. Go on, go on, go on!!
    La peinture est superbe.
    BzZzz

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas passée ici depuis un petit bout de temps (la faute au rythme effréné made in Région parisienne^^), mais je suis contente d'être tombée pile sur cet article récapitulant tous tes "chek"!
    Quelle magnifique expérience, la vie vaut la peine d'être vécue pour tous ces moments!
    Gros bisous Éléonore,
    Eloïse

    PS : pour ma part je trouve la sculpture Dance of the twi'lek slave girl très belle!

    RépondreSupprimer