dimanche 17 février 2013

Jeudi 14 février, de l'art et des femmes.

Il y a environ un mois, nous avons tous, volontaires, reçu un e-mail d'une enseignante d'histoire de l'art hollandaise qui venait à Palerme pendant une semaine avec des étudiants en sociologie. Elle nous demandait si nous voulions participer à un projet d'une journée qui se déroulerait dans deux lieux : le Musée d'Art Contemporain de Palerme (http://www.galleriadartemodernapalermo.it/) et les rues de Palerme. Le matin, nous allions au musée et, divisés en groupe d'une dizaine de personnes, nous devions choisir une oeuvre d'art, expliquer pourquoi nous la choisissions, en quoi elle nous plaisait ou au contraire en quoi elle nous rebutait, qu'est-ce qu'elle nous inspirait, quelle(s) émotion(s) elle faisait naître en nous etc. A partir de cette oeuvre d'art, nous devions choisir un mot qui la représentait le plus. Ce mot, qui évoquait un thème, un sentiment, ou autre, devenait ainsi notre fil rouge pour la deuxième partie du projet qui consistait à aller filmer Palerme à partir du thème que l'on s'était fixé. 
On a été 6 volontaires à répondre OUI : Alicia, Anu, Léa, Mariel, Orestes et moi. Quelle journée ! 
De 9h à 18h avec un petit panini riquiqui comme interruption.
Arrivés au musée, les volontaires ont été réparti de sorte qu'il y en ait 2 de nationalités différentes dans chaque groupe, j'était avec Anu (estonienne) et 6 hollandaises. Nous avons déambulé dans le musée pendant une petite heure, et devant quelques oeuvres, nous expliquions pourquoi elle nous touchait, ce qu'on interprétait ...  C'est ainsi que l'on est arrivé à l'oeuvre d' Alessandro Terzi, Una Mattina d'Estate (une matinée d'Eté). La délicatesse rendue par le pointillisme et les couleurs pastelles bleutées et légèrement beiges nous a toutes charmé. Premier regard : très peu d'objet, très peu de matière. L'espace est presque vide et tout est d'une verticalité déconcertante. Cette verticalité m'a tout de suite fait pensé à l'atmosphère de la fin 19ème siècle; les femmes se devaient de faire bonne figure lorsqu'elles entraient dans l'arène publique (théâtres et opéra, boutiques et boudoirs). Le seul moment où elles pouvaient être elles-mêmes au calme, était ce court instant de toilette. On peut d'ailleurs voir que seule le dos de cette femme est courbé, tout le reste du tableau n'est que lignes verticales et horizontales. Après avoir observé plusieurs tableaux, nous l'avons choisi et nous avons décidé du maître-mot pour notre après midi film : la délicatesse et la féminité.
Autant vous dire que trouver de la délicatesse à Palerme est un véritable challenge. Palerme étant plutôt rude et âpre. 
Alessandro Terzi, Mattina d'estate

Dotées d'une petite caméra, nous sommes passées du jardin botanique où l'on a fait des gros plans sur des fleurs, des fraises, des oiseaux; au marché de Ballaro où nous avons filmé des gouttes d'eau sur des tomates, des brocolis... et enfin nous avons terminé sur le FLASH MOB (mobilisation éclair de gens, généralement sur une place publique, pour effectué des actions prévues d'avance -dance, discours...) qui tenait lieu place du Théâtre Massimo. Il y avait un regroupement en général féminin pour la cause "A BILLION RISING", qui plaide en faveur des droits des femmes dans le monde (voir vidéo).
Mariel, Anu et moi
Cette manifestation est tombé pil poil le jour qu'il fallait, on a donc pu prendre quelques vu du flash mob. En commençant notre vidéo par la délicatesse, la féminité connue, nous avons peu à peu dévié vers l'émancipation et l'indépendance féminine.

Les autres groupes ont eu choisi des points de vue un peu différent. L'un a choisi de montrer que Palerme était une sorte de collage en montrant dans leur vidéo la différence entre les quartiers pauvres et riches. L'autre a accentué sa vidéo sur le machisme et le pouvoir des femmes à Palerme. Très intéressant, ils ont notamment interviewé un marchand de Ballaro en lui demandant pourquoi les femmes n'étaient pas présentes au marché. Il a répondu que c'était comme ça depuis des années, voire des siècles et que ça n'allait pas changer de sitôt. Et son collègue a rajouté derrière "mais comment voulez-vous que l'on travaille bien en ayant des femmes sous notre nez?". Alicia a demandé "mais d'en ce cas là où sont les femmes?", parce qu'à Palerme, quand vous vous promenez dans la rue, il n'y a que des hommes, tout le temps, partout, c'est assez affolant. Et le marchand lui a répondu tout simplement "et bien entrain de faire leurs affaires, à la maison, lavant ou repassant...". Ils ne savent pas où elles sont. Où SONT LES FEMMES ?

4 commentaires:

  1. Cette peinture est vraiment très belle. Je ne sais pas ce qu'il y avait d'autres mais vraiment celle-là est magnifique ...

    RépondreSupprimer
  2. Effectivement j'adore le tableau! (ça m'étonne, je ne suis pas fan du pointillisme d'habitude)..mais là!
    J'aimerai beaucoup voir ton filmage macroscopique de gouttes d'eau sur des brocolis :D


    Jeudi après je suis rentrée de Bx et j'ai passé l'aprèm à Périgueux en attendant que ma mère sorte du boulot: du coup je suis allée au musée du Périgord (j'étais toute seule dedans c'était fou xD) et il y avait une expo temporaire de Cabinets de Curiosités!! C'était -TROP BIEN-. ça aurait probablement plu à Blandine d'ailleurs, si elle a l'occasion!
    *3*

    RépondreSupprimer
  3. Anonyme = Lea qui n'a pas fait gaffe; mais tu l'avais sans doute compris :p

    RépondreSupprimer